La gestion durable des forêts au Congo

La République du Congo est dotée d’un patrimoine forestier exceptionnel, avec 24 millions d’hectares de forêts denses humides soit deux tiers du territoire national (OFAC, 2020).
Importante source d'emplois et de revenus, la filière forêt-bois s’implique dans le développement économique du pays et la préservation de ses ressources forestières.

FSC       PEFC

Contexte

Sur les 24 millions d’hectares de forêts qui couvrent la République du Congo, 15 millions (OFAC, 2020) sont attribués à l’exploitation répartis sur une trentaine de concessions. Près de 3 millions d’hectares sont certifiés gestion durable (FSC et/ou PEFC-PAFC) au sein de deux sociétés (IFO-Interholco et CIB-Olam), et 2,6 millions sont certifiés légalité (OLB, LS, TLV). Si l’on estime qu’environ 300 espèces d’arbre pourraient faire l’objet d’une exploitation, seules une cinquantaine d’essences comme l’okoumé et le sapelli sont exploités et transformés industriellement.

La République du Congo a signé son Accord de Partenariat Volontaire (APV) FLEGT (Forest Law Enforcement, Gouvernance and Trade) avec l’Union Européenne en mai 2010, et depuis, le pays est en phase de mise en œuvre de cet accord qui se soldera par l’émission d’autorisation FLEGT pour tout bois ou produit dérivé exporté depuis la République du Congo. La gouvernance forestière implique l’ensemble des acteurs et parties prenantes du secteur forestier : administrations, société civile, partenaires techniques et financiers et le secteur privé opérant sur le terrain les activités de productions forestières.

Dans la continuité du projet financé par l’Union Européenne intitulé « Amélioration de l'implication des acteurs du secteur privé de la filière bois dans les processus de négociation et de mise en œuvre de l’APV FLEGT dans une sélection de pays producteurs en Afrique », l’Association Technique Internationale des Bois Tropicaux (ATIBT) met en œuvre le projet Appui au Secteur Privé (ASP) Congo depuis 2021. Ce projet, financé par la Délégation de l’Union Européenne à Brazzaville, vise à contribuer à une meilleure implication des entreprises du secteur forestier au travers de leur représentation professionnelle. Le secteur privé doit être en mesure de contribuer aux principales évolutions du secteur liées à la mise en œuvre des évolutions réglementaires et au développement de la certification.

La gestion durable en République du Congo

Les forêts du Congo abritent une riche biodiversité tant végétale qu’animale, avec une faune très diversifiée : 700 espèces d’oiseaux, 45 espèces de reptiles, 200 espèces de mammifères dont des grands singes, … Jusqu’alors, le pays a connu un faible taux de déforestation. Il est donc crucial pour l’avenir de ces forêts de préserver les écosystèmes en développant la certification de gestion durable, que le bois soit ensuite exporté ou vendu sur le marché intérieur.

Deux schémas de certification gestion durable sont actuellement en vigueur, le FSC et le PEFC/PAFC – bassin du Congo. Après une période de forte croissance en termes de zones certifiées FSC entre 2005 et 2013, qui a contribué à une avancée significative en Afrique centrale par rapport au bassin amazonien, les zones certifiées ont stagné ces dernières années, puis sont revenues à la hausse en 2020.

Aujourd’hui, près de 3 millions d’hectares sont certifiés gestion durable en République du Congo. Les concessions forestières certifiées ont apporté ces dernières années une contribution importante aux économies locales et ont permis d’améliorer la filière bois. Il s’agit désormais de pérenniser cette filière responsable et d’étendre la certification à d’autres surfaces.

Autre enjeu pour assurer le développement de l’économie forestière tout en préservant les ressources : prendre en compte la problématique de la diversification des essences.
Sapelli, okoumé, okan, tali, kosipo, padouk, wenge et iroko sont les principales essences exploitées, transformées et commercialisées ; des initiatives scientifiques et industrielles existent pour exploiter d’autres essences, souvent désignées « LKTS » (Lesser Known Timber Species), et faire ainsi baisser la pression sur les principales essences exploitées.